Après avoir enseigné le Théâtre, Texte et Histoire et critique littéraire à l’université ainsi que l’ histoire de L’Art à l’école de Batna des Arts dramatiques . Khaled Bouali ,auteur de la pièce Jugurtha consacre son temps à l’écriture théâtrale et poétique, nous a accordé cet entretien et nous raconte son mécontentement et sa colère face au secteur culturel.
Entretien Réalisé Par Guettala Djamal
Vous êtes à la fois dramaturge, poète et nouvelliste .Ou vous vous sentez le mieux ?
Cela dépend de l’état d’esprit du moment mais aussi des événements en cours et des pressions (voire dépressions) du milieu social .Donc en tant que « citoyen » Algérien ,qui vit tout le tragique de la situation de mon pays et de mon peuple ,je suis plus attiré par le théâtre ,cette forme artistique d’expression très proche du peuple.
Une de vos pièces, c’est Jugurtha parlez nous en
L’histoire ancienne de notre pays reste méconnue tant par les spécialistes que par les profanes. Les documents anciens traitants de ce sujet sont rares et les recherches archéologiques et historiques laissent vraiment à désirer. Il m’a fallu beaucoup d’efforts et de patience pour écrire ce texte. En fait, il m’a été demandé par le théâtre régional de Batna dans le cadre de. « Alger, Capitale de la culture arabe ». On m’a en_ outre_, signifié que ce texte doit être écrit en arabe classique et remis à la direction dans un délai ne dépassant guère un mois et demi deux mois au plus tard .Sachant au départ qu’on voulait me dresser des embuches par ses mesures draconiennes .J’ai donc accepté de relever le défi .
Cette pièce n’a pas fait le tour des théâtres d’Algérie .Elle s’est tout de suite éclipsée de la scène théâtrale. Pour Quoi ?
Hélas !oui .On l’a même privée exprès de la participation au festival du théâtre professionnel 2008 sous des prétextes fallacieux. De surcroit ,on a supprimé le prix de la création du texte sachant que ladite œuvre était la seule création authentique de l’année en question
L’histoire de Jugurtha a t-elle été respectée dans cette pièce ?
J’ose espérer que oui, du moins pour les grandes lignes .Il Ya bien sûr un peu de fiction et de subjectivité comme dans toute œuvre littéraire ,mais l’histoire de ce superbe héros Numide y’est bien convoquée.
Dans le monde du livre vous avez une seule publication « El Bab el Akher »
Oui. Et-ce fut grâce aux éditions Chihab .Ce livre a été écrit il y a plus de vingt-cinq ans. Il marque à_ mon humble avis _un renouveau dans l’écriture de la nouvelle dans le monde arabe
Des recueils de poèmes en français et en arabe que vous n’avez jamais édité. Ce sera pour quand ?
N’ayant pas de lecteurs ou si peu ,les éditeurs évitent de publier les recueils de poèmes et les pièces théâtrales .cela ne leur rapporte rien bien au contraire .La faute ,le déficit de cette situation alarmante ne peut être imputée qu’à la politique culturelle nul et non avenue, comme le prouve la réalité des faits .Un autre espace culturel d’intelligence mis en veilleuse et cloîtré .J attend donc une hypothétique et improbable éclaircie !
Khaled Bouali est-il un Polyglotte ?
Parlez et écrire plusieurs langue, Oui Mais est-ce suffisant pour se taguer d’être un intellectuel ou un penseur authentique ? là réside la vraie question .toutefois, j’avoue être loin de ses hautes sphères Un jour peut-être, aurais-je le privilège d’être compris même par les chinois ou les coréens, philosophiquement s’entend !
Vous avez assisté a plusieurs sit-in a Batna ou on vous a accusé d’être le meneur .Quelle étaient les revendications ?
J’ai ,en effet, aidé à la tenue de ces sit-in les revendications peuvent être résumées à ceci :un changement radical dans tous les domaines et en particulier dans celui de la Culture. J’éprouve un sentiment de honte et de grande déception chaque fois que je songe à tous ses festivals de théâtre et au différentes manifestations culturelles sous folkloriques qui ne sont rien d’autre que des occasions pour débaucher l’action culturelle et dilapider ,ou tout bonnement voler les fonds qui lui sont destinés
Et celui d Alger ?
Ce sit-in devant le TNA visait essentiellement a réclamé également un changement radicale dans les secteurs suivant : théâtre, cinéma, télévision et radio puisque il faut designer d’autres hommes plus compétents et plus engagés pour le progrès et la modernisation. Nous avons aussi revendiqué un statut pour l’artiste afin de lui restituer sa véritable place dans la société .Je me suis toujours demandé avec beaucoup d’amertume pourquoi célébré-t -on la journée de l’artiste avec autant de zèle et d’hypocrisie, alors que ses droits ne sont pas reconnus par un état dit démocratique.
Mot de la fin
Je voudrais bien être a la place du Président de la république ou du Ministre de la culture, ou_ à tous le moins _ à celui du directeur du TNA. Sans prétention aucune, je suis presque sûr de pouvoir opérer les changements qui s’imposent en ce moment et qu’on attend vainement depuis l’indépendance
Guettala Djamal
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